Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/239

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monde avait pour lui autant de mépris que moi. J’étais navrée de paraître liée intimement avec cet homme.

Il n’en était rien, du moins en apparence ; les hommes échangeaient avec lui un salut cordial ou quelques paroles prévenantes ; beaucoup de femmes lui souriaient en répondant à son salut : un moment nous nous arrêtâmes dans l’embrasure d’une porte.

La jeune marquise de Sérigny, très grande dame pourtant, s’approcha de M. Lugarto et lui dit :

— Je viens vous présenter une requête au nom d’une foule de jolies femmes.

— Voyons, de quoi s’agit-il ? — demanda M. Lugarto.

— D’un ou de deux bals charmants que vous deviez nous donner ce printemps pour célébrer votre retour. Vous savez si bien organiser une fête ! ce serait délicieux.

— Oui, oui, donnez-nous des bals de printemps, monsieur Lugarto, — reprirent quelques jeunes femmes en se joignant à madame de Sérigny.