Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/24

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dit à M. de Rochegune : — Adieu, Monsieur. C’est égal, quoi que vous en disiez, un simple homme de bien n’aurait jamais fait le trait mirifique de la tontine[1] ! Oui, monsieur, ce scrupule de tontine-là suffirait pour illustrer une famille… Cent mille écus d’aumônes !… mais c’est-à-dire qu’autrefois il n’y avait que les grands coupables qui se permissent de faire de ces espèces d’amendes honorables.

— Pardon, Monsieur, — dit Gontran, en interrompant vivement mademoiselle de Maran. — Ces dames ont quelques visites à faire, je reviendrai voir cette maison si vous le permettez.

— Elle est toute à vos ordres, Monsieur, — dit M. de Rochegune en saluant d’un air froid, et contenant à peine l’indignation que les dernières paroles de ma tante lui avaient causée.

Lorsque nous fûmes remontés en voiture, je ne pus m’empêcher de dire à mademoiselle de Maran :

  1. On appelle ainsi les sociétés pareilles à celles où M. de Rochegune avait dû la somme qu’il voulait employer en bonnes œuvres.