Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/23

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nible, soit qu’il n’aimât pas mademoiselle de Maran, soit que sa modestie souffrît de la prolongation de cette scène.

— Pardonnez-moi, Monsieur, c’était un homme admirable, — reprit mademoiselle de Maran. — Je disais encore tout-à-l’heure à ma nièce que rien n’est plus touchant que ses visites dans les prisons… que la bonté avec laquelle il traitait les pauvres de son hospice ; c’était comme une manière de saint Vincent de Paul ou quelque chose d’approchant.

— C’était simplement un homme de bien. Il n’a jamais prétendu autre chose, Madame, — dit M. de Rochegune d’un ton ferme et sévère qui prouvait qu’il n’était pas dupe des louanges ironiques de mademoiselle de Maran.

Je vis avec plaisir à la physionomie chagrine de Gontran qu’il souffrait comme moi d’entendre ma tante parler ainsi. Mais le caractère de mademoiselle de Maran était trop altier pour jamais céder. Elle voulait toujours, comme on dit vulgairement, avoir le dernier mot.

Offrant donc son bras à M. de Lancry, elle