Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/246

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mouvement plus rapide que la pensée ; pendant une seconde, sa figure si belle, si noble, porta l’empreinte d’un désespoir terrible.

Je ne pus retenir un léger cri, tant je fus effrayée.

La princesse et M. Lugarto se retournèrent vivement.

Les traits de mon mari avaient repris leur expression de gaîté habituelle ; il me dit :

— Pardon, ma chère Mathilde ; je suis un maladroit, j’ai manqué d’écraser votre joli pied.

L’heure du spectacle arriva ; nous y arrivâmes avec les personnes qui devaient nous y accompagner, mesdames d’Aubeterre et leur oncle M. de Saint-Prix.

Les femmes étaient assez insignifiantes et parlèrent heureusement beaucoup. Les hommes avaient à peu près la même valeur. Je me mis dans un coin de la loge, M. Lugarto se tint derrière moi.

Gontran parut très occupé de la princesse ; celle-ci fut d’assez mauvais goût pour s’attirer plusieurs fois quelques chut énergiques, tant ses éclats de rire étaient désordonnés.