Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

querrez cette placidité, cette indulgence qui font du mariage un paradis au lieu d’un enfer.

— Ô mon Dieu ! mon Dieu !… et entendre cela… de vous ?… de vous ? — dis-je en cachant ma tête dans mes mains pour étouffer mes sanglots.

— Allons… une scène… à présent ; ah ! quel caractère !…

— Non !… non… Gontran, je ne vous ferai pas de scène… Écoutez… je vous parlerai franchement. Oui !… j’ai besoin de vous dire ce que je souffre depuis longtemps. Vous l’ignorez… car sans cela vous ne vous feriez pas un jeu de mon chagrin. Vous êtes si bon, si généreux !…

Je pris la main de M. de Lancry dans les miennes.

— Allons, voyons, parlez, Mathilde… si je vous ai tourmentée, c’est sans le savoir. Si vos reproches sont raisonnables je m’accuserai, vous me pardonnerez, et à l’avenir cela ne m’arrivera plus, comme disent les enfants… — ajouta-t-il en haussant les épaules.

— Je n’attendais pas moins de votre cœur, mon ami. Vous m’encouragez, votre gaîté dis-