Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/278

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« Ma bonne madame Blondeau, ayez toute confiance dans la personne qui vous remettra ce billet ; elle vous dira ce que j’attends de vous : j’ai appris que Mathilde est malade, je tiens à avoir chaque jour de ses nouvelles par vous.

« Signé Mortagne. »

— Vous pensez bien, Madame, que je n’hésitai pas un moment. Je descendis à la porte, je vis un fiacre, la portière était entr’ouverte ; dans cette voiture était un homme dont je ne pouvais distinguer les traits à cause de l’obscurité ; il me dit d’une voix émue et que je ne reconnus pas :

— Madame Blondeau, je viens de la part de M. de Mortagne savoir des nouvelles de madame la vicomtesse de Lancry…

— Elle est bien souffrante, — dis je à cet inconnu. — Les médecins craignent une mauvaise nuit.

— Vous ne vous étonnerez pas du mystère avec lequel M. de Mortagne s’informe par moi, son ami, de l’état de madame de Lancry, — ajouta-t-il, — quand vous saurez que