Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/279

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dans l’intérêt de votre maîtresse le nom de M. de Mortagne ne doit pas être prononcé chez elle. — Vous ne m’aviez pas caché, Madame, — ajouta Blondeau, — la scène cruelle de votre contrat de mariage ; il me parut très simple que M. de Mortagne s’informât de vos nouvelles par un moyen détourné, d’autant plus qu’il n’était pas alors à Paris.

— Où est-il donc, dis-je à Blondeau.

— Cette même personne inconnue ajouta que M. de Mortagne était absent de Paris par suite d’affaires très importantes qui vous concernaient, et qu’il lui fallait s’entourer du plus grand mystère pour les amener à bien.

— Qu’est-ce que cela signifie ?

— Je ne sais pas, Madame. Toujours est-il que cet inconnu me dit qu’il ne pouvait me faire ainsi désormais demander à la porte sans provoquer les remarques de vos gens, ce qui eût été fâcheux ; que, pour avoir des détails fréquents et précis sur votre santé, il me priait, au nom de M. de Mortagne, de mettre chaque jour une espèce de bulletin sous une grosse pierre à la grille du jardin du côté des Champs-Élysées, et qu’il viendrait le prendre le soir,