Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/285

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ainsi de contrarier peut-être ses projets, en nuisant au mystère dont il croit devoir s’entourer ? Pourquoi instruiriez-vous monsieur le vicomte de ceci ? Après tout, j’ai agi à votre insu ; si quelqu’un a tort, c’est moi. Et encore, quel tort y a-t-il à donner de vos nouvelles à un de vos parents, le seul qui vous ait véritablement aimée ?

Malgré la répugnance que j’éprouvais à cacher quelque chose à Gontran, je me rendis aux observations de Blondeau.

Mes inquiétudes au sujet de l’influence que M. Lugarto exerçait sur mon mari étaient aussi vives qu’avant ma maladie. Cet homme m’inspirait toujours une profonde terreur. Je pensais qu’un jour, moi et Gontran, nous serions peut-être forcés de réclamer la protection de M. de Mortagne.

J’imaginai que la conduite mystérieuse de ce dernier devait avoir pour but de déjouer ou de pénétrer les méchants desseins de M. Lugarto. Sous ce rapport, la disparition de l’émissaire de M. de Mortagne éveillait mes craintes.

Au milieu de ces inquiétudes, on annonça M. de Rochegune.