Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/284

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ne prouvent que trop que je ne m’étais pas trompée.

— Écoute, Blondeau, M. de Mortagne demeure en face de cette maison ; il faudra que ce soir tu ailles savoir s’il est à Paris ; s’il n’y est pas, demain j’irai voir madame de Richeville pour l’en informer, car je suis cruellement inquiète. Dès que M. de Lancry sera rentré, je lui dirai tout, afin qu’il se joigne à moi pour tâcher d’éclaircir ce triste mystère.

— Madame, — dit Blondeau en m’interrompant, — permettez-moi de vous faire observer qu’il ne serait peut-être pas prudent de parler de cela à monsieur le vicomte. Vous le savez, il déteste M. de Mortagne, et cet inconnu m’avait dit que ce dernier s’occupait de graves intérêts qui vous regardaient. Hélas ! Madame, vous êtes heureuse maintenant, — ajouta cette excellente femme en attachant sur moi ses yeux baignés de larmes ? — Mais qui sait, enfin… ; un jour peut venir où vous aurez besoin de la protection de M. de Mortagne. Ne vaudrait-il pas mieux ne parler de tout ceci à personne, de peur d’ébruiter quelque chose, d’attirer l’attention sur M. de Mortagne, et