Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/288

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guérison. Aussi sera-ce une consolation pour elle que d’apprendre votre rétablissement.

— Une consolation, Monsieur ? lui serait-il arrivé quelque accident fâcheux ?

— Je le crains, Madame ; elle est partie soudainement en m’écrivant qu’un malheur imprévu l’obligeait de quitter Paris ; qu’elle ne savait pas encore toute la portée du coup qui la frappait. Sa dernière lettre me laisse dans la même incertitude ; elle ne m’a écrit que pour me prier d’être son interprète auprès de vous.

Involontairement je me rappelai l’espèce de menace mystérieuse que M. Lugarto avait faite à madame de Richeville ; un pressentiment me dit que cet homme n’était pas étranger au malheur qui éloignait la duchesse de Paris.

— Il est une autre personne, Monsieur, à qui je porte un bien vif intérêt, — dis-je à M. de Rochegune, — et qui est aussi de vos amis, M. de Mortagne.

— Il est absent de Paris depuis quelques jours, Madame ; il est parti encore souffrant, car il aurait besoin de longs soins pour remettre sa santé qui a déjà supporté de si rudes atteintes.