Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/300

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— Hélas ! Monsieur, je le sais.

— Savez-vous, Madame, que M. Lugarto passe maintenant sa vie chez mademoiselle de Maran ?

Je l’ignorais… Monsieur ; j’avais au contraire entendu mademoiselle de Maran le traiter avec l’ironie la plus impitoyable.

— Sans doute mademoiselle de Maran l’a traité ainsi jusqu’au jour où elle a reconnu que vous n’aviez pas, Madame, d’ennemi plus dangereux que cet homme.

— Cela devait être, — dis-je en souriant avec amertume… — ma tante m’avait presque prévenue de cette nouvelle perfidie.

— Mais vous ignorez, Madame, toute la noirceur, toute la lâcheté de cette nouvelle machination de mademoiselle de Maran… Vous ne savez pas l’indigne appui qu’elle prête par ses discours aux calomnies infâmes de M. Lugarto !

— Et quelles calomnies… Monsieur ? Ce que dit un pareil homme est-il compté ? et d’ailleurs que peut-il dire ?

— Oh ! rien qu’il ne puisse justifier, Madame, rien non plus qui ne soit vrai, ce qui rend malheureusement ses affreuses médisan-