Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/303

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tial… que voit-il ? Vous, belle, jeune, sans expérience, paraissant déjà presque oubliée par votre mari, tandis que lui rend ses soins empressés à une femme très à la mode et d’une réputation souvent compromise. Ce n’est pas tout, l’ami de votre mari, Madame, vit dans votre intimité de chaque jour, partout il vous accompagne ; sa renommée est telle qu’on le sait incapable de s’occuper d’une femme avec désintéressement ; il dit bien haut, il affiche à tous les yeux les préférences forcées, je n’en doute pas, qu’il reçoit de vous : ces apparences fâcheuses sont envenimées par la jalousie qu’une femme dans votre position, Madame, inspire à toutes les femmes. Mademoiselle de Maran, poursuivant l’œuvre de perfidie et de méchanceté qu’elle a commencée dès votre enfance, joue un autre rôle maintenant. C’est contre sa volonté, dit-elle, que vous avez épousé M. de Lancry ; elle redoutait sa légèreté, dont il ne donne maintenant que trop de preuves en s’occupant si évidemment de la princesse Ksernika. Mademoiselle de Maran dit encore qu’elle a représenté à M. de Lancry qu’il vous pousserait dans quelque funeste