Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/308

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malgré son audace, M. Lugarto, malgré son impudence, resteront accablés devant une accusation si solennelle ; alors, vous, Madame, et M. de Lancry, vous sommerez cet homme et cette femme de répéter devant vous, les indignes mensonges qu’ils ont accrédités ; de donner la preuve des horreurs qu’ils avancent. Alors, Madame, croyez-moi, quelque prévenu que soit le monde, il sera bien forcé de croire à la honte, à l’infamie de ceux qui, foudroyés par votre généreuse indignation, ne pourront que balbutier une lâche défaite.

— Oui… oui… vous avez raison ! — m’écriai-je, ranimée par le noble langage et par le généreux conseil de M. de Rochegune. — Oui, c’est une inspiration du ciel ! Béni soyez-vous, monsieur, vous qui nous le donnez ! Il faudra que la vérité sorte éclatante de cette explication… Je serai sans merci ni pitié. Mensonge à mensonge je poursuivrai ces infâmes jusqu’à ce qu’ils avouent leur lâcheté à la face de ce monde qu’ils avaient fait complice, et qui sera leur juge !

— Bien ! bien ! Madame. Alors moi je partirai plus tranquille, plus rassuré sur l’avenir