Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/307

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de ce coup douloureux. Maintenant permettez-moi de vous indiquer ce que je crois utile dans cette circonstance. Il faut, sans perdre un moment, tout apprendre à M. de Lancry. Pour qu’il ne doute pas de la vérité, je vous conjure, madame, de lui raconter notre entretien. Quant à la manière de faire tomber ces bruits infâmes, elle est bien simple ; je n’ai pas oublié les leçons de M. de Mortagne : avant tout et pour tout, la vérité, telle brutale, telle violente qu’elle soit, c’est le seul moyen d’écraser la perfidie et le mensonge. Lorsque vous aurez tout confié à M. de Lancry, ni vous ni lui ne changerez rien dans vos manières avec M. Lugarto. Dans quelques jours vous donnerez une soirée priée, vous y inviterez toutes les personnes de votre connaissance, M. Lugarto, mademoiselle de Maran, et moi-même, Madame. Je retarderai mon départ jusque-là, car je pourrai vous servir, je l’espère ; alors ce jour-là, madame, hautement, à la face de tous, devant ce tribunal composé de gens du monde, j’accuserai M. Lugarto et mademoiselle de Maran d’avoir indignement calomnié vous, Madame et M. de Lancry. Mademoiselle de Maran,