Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/310

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tentivement M. de Rochegune, — je viens de recevoir une lettre qu’on me dit de remettre sans délai à M. le marquis de Rochegune.

Elle me présenta une lettre, je la donnai à M. de Rochegune ; il s’écria :

— Elle est de M. de Mortagne ; je lui avais laissé un mot chez moi dans le cas où il arriverait, le prévenant que j’étais chez vous, Madame… Me permettez-vous de lire cette lettre ? elle peut vous intéresser.

Je fis un signe de tête à M. de Rochegune ; il ouvrit la lettre et la lut.

— Madame, — me dit tout bas Blondeau en me montrant M. de Rochegune, — je reconnais sa voix… c’est lui…

— Comment ? C’est la personne qui venait savoir de vos nouvelles de la part de M. de Mortagne.

— Que dis-tu ?

— Aussi vrai que le bon Dieu est au ciel, c’est lui, Madame, je suis sûre de ne pas me tromper ; c’est sa voix, vous dis-je.

Pendant que Blondeau me parlait, j’examinai les traits de M. de Rochegune ; ils prirent tout-à-coup l’expression d’une anxiété pro-