Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/311

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fonde… Je ne pus m’empêcher de m’écrier :

— Qu’avez-vous, Monsieur ? M. de Mortagne…

— Il faut que je le rejoigne à l’instant… Madame… Nous allons quitter Paris… pour quel que temps ; il est sur la voie d’une abominable machination, — me dit-il sans s’expliquer davantage.

— Et ce complot, qui menace-t-il ? — m’écriai-je.

— Pouvez-vous me le demander, Madame ?… vous… vous !

— Et Gontran, et mon mari ?

— Monsieur de Mortagne vous recommande avant tout de ne pas le quitter ; s’il voyage de voyager avec lui ; mais avant tout, et surtout pour son salut et pour le vôtre, de ne jamais vous séparer de lui un seul instant.

— Mon Dieu !… mon Dieu !… et qui soupçonne-t-il ? de quoi avons-nous tant à craindre ?

— Est-il besoin de vous le dire, Madame ? de M. Lugarto. L’immense fortune de cet homme met à sa disposition des ressources inouïes ; il est aussi rusé que méchant. M. de Mortagne, pour contreminer ses projets s’est