Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/329

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verte, je vais tout vous dire ; il faut que cet homme que vous croyez votre ami soit démasqué ; il faut que là, devant lui, vous appreniez les bruits infâmes qu’il répand sur vous, sur moi ; il faut que vous sachiez, qu’ici, tout-à-l’heure, il m’a déclaré son indigne amour, non pas comme une vaine galanterie… il ment… non… non… d’abord il a parlé de son amour en suppliant… avec des larmes dans les yeux, avec de douces et hypocrites paroles.

— Monsieur ! — s’écria Gontran en devenant pourpre de colère et en jetant un regard furieux à M. Lugarto.

— Écoutez-la donc jusqu’à la fin, mon cher ; je vous répète qu’elle s’indigne à tort, qu’elle prend sérieusement une mauvaise plaisanterie.

— Et puis, — continuai-je, — lorsqu’il a vu le mépris, le dégoût qu’il m’inspirait, alors sont venues les menaces de vengeance, les révélations horribles. Le monde, — disait-il, — croyait que vous m’étiez infidèle, Gontran ; le monde, — disait-il encore, — croyait que je me vengeais de votre abandon en aimant cet