Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/336

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ennemie. Vous ne manquerez pas d’excellentes raisons à lui donner, j’en suis sûr…

Je regardais Gontran avec stupeur ; il ne disait pas un mot, il avait les yeux fixes, la tête baissée sur sa poitrine.

M. Lugarto se leva et ajouta : — Dites donc un peu, mes bons amis, comme c’est bizarre ! Qui est-ce qui dirait qu’à cette heure, dans un des plus jolis hôtels du faubourg Saint-Honoré, par cette belle journée de printemps, il se passe une de ces scènes incroyables qui feraient la fortune d’un romancier ?… C’est pourtant vrai… La vie du monde est après tout beaucoup moins prosaïque qu’on ne le croit. Ah çà ! à tantôt ; nous dînerons à sept heures. Vous essaierez un nouveau cuisinier ; il sort de chez le prince de Talleyrand ; on en dit des merveilles. Ah ! j’y pense, vous renverrez votre voiture après dîner, nous irons tous à Tivoli ; il y a une fête charmante ; on dit que madame la duchesse de Berry doit y assister. Je tiens à y paraître avec vous, votre femme et votre adorable princesse, vilain infidèle… Ainsi, c’est convenu, je vous ramènerai chez vous, et avant que de rentrer nous