Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/335

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— Vous voyez, voilà ce beau matamore souple comme un gant !… Vous qui êtes la sagesse même, conseillez-lui donc d’être raisonnable. Tenez, je vais finir en parlant comme un traître de mélodrame : Vicomte de Lancry, vous êtes en ma puissance ; vous ne pouvez m’échapper qu’en m’assassinant ou qu’en vous suicidant. Or, je vous sais de trop bonne compagnie pour recourir à de tels moyens. Ceci bien établi, passons. Voyons, mon cher, oublions les rêveries de votre femme, vivons tous les trois dans une douce intimité, comme par le passé ; laissons dire le monde, et jouissons de la vie, car elle est courte. Pourtant, comme on ne m’insulte pas impunément, comme je tiens à me venger des mépris de cette chère Mathilde, je veux la punir, et je la condamne à venir dîner avec vous aujourd’hui chez moi pour célébrer sa convalescence. Nous serons peu de monde… la princesse Ksernika, trois ou quatre femmes ou hommes de nos amis. Ceci est sérieux, mon cher… vous entendez… JE LE VEUX… Madame de Lancry fera quelques façons ; mais je vous laisse le soin de décider ma belle