Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/358

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le salon. Je ne pus faire un mouvement…… je croyais rêver. Gontran reprit :

— Monsieur Lugarto, vous osez attaquer dans le monde la réputation de madame de Lancry et faire entendre que je suis un mari complaisant, parce que je vous ai certaines obligations ; je vous dis ici bien haut que vous êtes un infâme imposteur ! Madame de Lancry vous a toujours méprisé comme vous le méritez, et vous avez indignement abusé de l’intimité qui existait entre nous pour donner une apparence à vos lâches calomnies.

La première, la seule idée qui me vint, fut que cet homme allait perdre Gontran et révéler le funeste secret qu’il possédait.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! — m’écriai-je en fondant en larmes.

Deux ou trois femmes de ma société, que je ne connaissais cependant que de vue, vinrent auprès de moi et m’entourèrent avec la plus touchante sollicitude, tandis que plusieurs hommes s’interposaient entre Gontran et M. Lugarto.

Ce dernier, sa première stupeur passée, redoubla d’impudence ; je l’entendis répondre à