Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/359

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M. de Lancry avec l’apparence d’une dignité contrainte et offensée :

— Je ne comprends pas, Monsieur, le motif de vos reproches ; je déclare ici hautement que personne ne respecte plus profondément que moi madame de Lancry, et j’ignore complètement les calomnies auxquelles vous faites allusion. Quant aux obligations que vous pourriez avoir envers moi, je ne sache pas que j’en aie dit un mot à personne… Votre attaque est si violente, Monsieur, votre accusation tellement grave, et surtout si imprévue, car nous venons de passer la soirée ensemble, que je ne puis l’attribuer qu’à une imagination passagère que je déplore sans me l’expliquer.

— Misérable fourbe ! — s’écria Gontran hors de lui par la fausse modération et par l’infernale perfidie de la réponse de M. Lugarto.

— Toutes les personnes ici présentes, — dit ce dernier, — comprendront, je l’espère, dans quelle position nous sommes vis-à-vis l’un de l’autre, Monsieur, et qu’il est des injures qu’on doit savoir tolérer.