Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/38

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quant à ma mère, c’est la meilleure des femmes, mais elle a toujours voulu conserver son bonnet rond et son casaquin d’autrefois ; c’est une bonne ménagère dans toute l’acception du mot ; vous voyez donc bien que je n’ai pas été élevé comme un duc et pair. J’ai fait couci couci mes études au collége de Tours : à la mort de mon père, j’ai pris la direction de sa fortune, et j’ai trouvé dans son vieux bureau de sapin noir un inventaire de soixante-trois mille sept cents livres de rentes en terres et en propriétés, et cela nets d’impôts, Madame, sans compter le matériel de deux fabriques où j’emploie cinq cents ouvriers qui ne peuvent pas suffire aux commandes… Voilà où j’en suis, Madame.

— Mais vous êtes dans une position magnifique, monsieur Sécherin ! C’est tout simple, les honnêtes gens prospèrent toujours, et je suis sûre que ce sont ces biens d’émigrés dont nous parlions qui ont valu cette prospérité croissante à monsieur votre père.

— Madame, — dit Ursule qui était au supplice, — je crains que ces détails…