Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/37

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Dieu, Madame, comme vous êtes bonne ! C’est qu’après tout, voyez-vous, il n’y a pas de méchanceté dans mon fait ; vous avez deviné ça tout de suite !

— Certainement, je vous ai tout de suite deviné, mon bon monsieur Sécherin ; vous me paraissez le meilleur des hommes, et certes je ne vous crois pas le moindre fiel.

— Du fiel… moi ! pas plus qu’un pigeon ; ce qui me manque, je le sens bien, c’est l’éducation ; mais que voulez-vous ? j’ai été élevé en province, mon père était un petit marchand, il a commencé sa fortune en achetant des biens d’émigrés.

— Avec un début comme celui-là, il ne pouvait manquer de prospérer, — dit mademoiselle de Maran. — Certainement ces biens d’émigrés devaient lui porter bonheur à M. votre père.

— C’est ce qui est en effet arrivé, Madame.

— Je le crois bien ; continuez, monsieur Sécherin.

— Quant à ma mère, — reprit la malheureuse victime de la perfidie de ma tante, —