Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/55

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C’était un dernier instinct de bonheur qui se révoltait en moi !

— Ursule… Ursule… et ce que tu dis là est affreux. Combien tu as dû souffrir, mon Dieu !

— J’obéis à mon père… je voulus te mettre dans l’impossibilité de consommer le généreux sacrifice que tu m’avais proposé. Ce mariage se fit… mon sort irrévocablement fixé, je n’avais que deux alternatives… la mort…

— Ursule… Ursule, ne parle pas ainsi… tu m’épouvantes.

— La mort, ou une vie à tout jamais malheureuse. Un moment je restai accablée sous le coup de ce funeste avenir ! Pourtant, avant que de me désespérer tout-à-fait je me demandai ce qui causait l’éloignement que m’inspirait mon mari ; je me dis que c’était la vulgarité de ses manières, son éducation commune… car son cœur est bon, je crois…

— Oh ! sans doute, Ursule, crois-le, crois-le ; il est généreux, il est bon. N’as-tu pas vu avec quelle sensibilité il parlait des bienfaits de M. de Rochegune ! Mon Dieu ! son langage, ses manières, se façonneront au monde.

— Eh bien, donc, je me suis dit : ce lan-