Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/58

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rais désiré une autre union ; mais enfin celle-ci est accomplie. Ne repousse donc pas les chances de bonheur qu’elle t’offre.

— Du bonheur, Mathilde, à moi du bonheur ?… oh ! jamais.

— Si, si, du bonheur… Ton mari est bon, franc, loyal… Il est riche, il t’aime. Il n’est pas d’une très jolie figure ; ses manières, son langage manquent d’élégance ; soit ; mais cela est-il donc irréparable ? Mon Dieu ! cela s’apprend si vite, l’exemple est tout ! Et tu seras pour lui un si charmant exemple à étudier ! Et puis, enfin, veux-tu que nous t’aidions ?… Oui, pour te rendre cette éducation plus facile, — lui dis-je en souriant, — veux-tu que moi et Gontran nous allions passer cet été quelque temps chez toi ? Si tu ne veux pas encore prendre de maison à Paris, tu viendras chez nous. Aujourd’hui nous avons vu une maison assez grande pour que nous puissions t’offrir un appartement. Eh bien ! mon projet, qu’en dis-tu ?

— Je dis que tu es toujours la meilleure des amies ! la plus tendre des sœurs ! — me dit Ursule en m’embrassant avec effusion. — Je dis