Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/73

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dit vous-même, la justice humaine ou la justice divine vous atteindrait si…

— Ah !… ah !… ah ! — s’écria ma tante, en m’interrompant par un éclat de rire sardonique. — Ah çà ! est-ce que voulez me menacer des gens du roi ou des foudres du Vatican, avec votre justice humaine et divine ?… Vous ne voyez donc pas que je plaisantais… C’est tout simple, on est si gai le jour d’un mariage… Je sais bien que vous allez me parler de mes deux larmes… Eh bien ! ma chère petite, je vais vous faire une confidence qui pourra vous servir un jour pour attendrir Gontran dans une de ces discussions dont le meilleur ménage n’est pas à l’abri… Voyez-vous, un petit grain de tabac dans chaque œil, et vous pleurerez comme une Madeleine. Or, de beaux yeux comme les vôtres sont irrésistibles lorsqu’ils pleurent.

— Mais… Madame…

— Ah ! j’oubliais, j’ai là quelques objets que, par son testament, votre mère a recommandé de vous remettre le jour de votre mariage, c’est-à-dire quand votre mariage sera conclu. Je voulais vous les donner tout-à-l’heure…