Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/72

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donne, que je m’étais attendrie… Ah !… ah !… ah !… et cette petite qui a cru cela… qui ne voyait pas que je me moquais d’elle… avec mes sensibleries… Je suis si sensible, en effet !

— J’ai cru à votre émotion, Madame ; oui, vous étiez émue. Vous le nierez en vain… J’ai vu vos larmes couler… Ah ! Madame, au nom de ces larmes que le souvenir de mon père a peut être provoquées, ne me laissez pas dans une douloureuse inquiétude !!! Cédez au généreux sentiment qui vous a fait m’ouvrir vos bras… Cela serait trop cruel, Madame, de m’avoir mis au cœur cette défiance, ce doute, d’autant plus cruel qu’il peut s’attaquer à tout et me faire vaguement soupçonner ceux que j’aime le plus au monde.

— Vraiment ! ça vous paraît ainsi ! Eh bien ! tant mieux, ça vous occupera de chercher le mot de cette énigme. C’est un jeu très divertissant que celui-là… je vous promets de vous dire si vous devinez juste.

— Madame, — m’écriai-je, indignée de la froide méchanceté de ma tante, — vous l’avez