Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/80

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M. de Versac. — On n’a pas d’idée d’une grossièreté pareille chez un homme bien né…

— Il y a là calomnie et diffamation, — dit mon tuteur.

— Vous craignez donc mes révélations… puisque vous voulez étouffer ma voix ? — s’écria M. de Mortagne. — Vous craignez donc bien que je détourne cette malheureuse enfant du mariage qu’on veut lui faire faire !

— Monsieur, — s’écria Gontran, — c’est maintenant moi, entendez-vous… moi ! qui vous somme de parler… et de parler sans réticences… Si honoré, si heureux que je sois de m’unir à mademoiselle Mathilde, je renoncerais à l’instant à des vœux si chers, s’il lui restait le moindre doute sur…

J’interrompis à mon tour M. de Lancry, et je dis à M. de Mortagne : — Je ne doute pas que votre conduite ne vous soit dictée par l’intérêt que vous me portez, Monsieur… Je n’ai pas oublié vos bontés pour moi, mais je vous en supplie, pas un mot de plus… Rien au monde ne pourra faire changer ma résolution…

— Mais moi, mademoiselle, j’en changerai,