Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/94

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M. de Mortagne me regardait avec un étonnement douloureux.

— Mathilde… Mathilde… Pauvre enfant… on vous abuse… vous ne savez pas ce qui vous attend.

— Monsieur, je respecterai toujours le sentiment qui a dicté votre conduite, et j’espère qu’un jour vous reviendrez de vos injustes préventions contre M. de Lancry.

Puis, allant vers la table où était posé le contrat, je le signai vivement et je dis à M. de Mortagne : — Voici ma réponse, Monsieur ; — et je donnai la plume à Gontran.

M. de Mortagne se précipita vers lui, et lui dit d’une voix émue, presque suppliante :

— Ayez pitié d’elle ! vous êtes jeune, tout bon sentiment ne peut pas être éteint dans votre cœur… grâce pour Mathilde, grâce pour tant de candeur, pour tant de confiance, pour tant de générosité ! N’abusez pas de votre influence sur elle… vous savez bien que vous ne pouvez pas la rendre heureuse… Est-ce sa fortune que vous convoitez ?… eh ! Monsieur, parlez… je suis riche…