Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/97

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tagne avaient un tel caractère d’autorité, que personne ne dit mot ; lorsqu’il eut signé, il dit :

M. d’Orbeval, M. de Versac, M. de Lancry… je ne rétracte rien de ce que j’ai dit… cela est vrai, je le maintiens et je le maintiendrai pour vrai, ici et partout. Il y a dix ans, j’aurais ajouté que je le soutiendrais l’épée à la main, monsieur de Lancry ! Aujourd’hui je ne le dirai plus, ma vie appartient à cette enfant qui, je le vois, n’a plus que moi au monde ; ne souriez pas avec dédain, jeune homme ; vous savez bien que M. de Mortagne n’a pas peur ! — Puis, étendant son bras droit, il fit de son index un geste menaçant et impérieux, et dit à M. de Lancry :

— Si vous ne réparez pas votre vie passée ; si par la tendresse la plus reconnaissante, si par une adoration de tous les instants vous ne vous rendez pas digne de cet ange, c’est vous qui aurez à trembler devant moi, Monsieur ! Oh ! les regards furieux ne m’imposent pas, j’en ai dompté de plus farouches que vous. — Et M. de Mortagne se retira d’un pas lent.