Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/11

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En vain Blondeau interrogea ceux de nos gens qui avaient assisté au départ de mon mari, je ne pus recueillir le moindre renseignement.

Je passai la fin de la journée et la nuit suivante dans d’inexprimables angoisses. Je ne pouvais comprendre comment M. Lugarto n’avait pas exécuté sa menace de perdre Gontran ; peut-être l’avait-il fait, peut-être mon mari, parti précipitamment pour échapper aux suites de cette révélation, n’avait pas voulu m’effrayer.

Je ne savais qu’interroger pour être éclairée à ce sujet.

Je me décidai à aller, quoi qu’il m’en coûtât, chez mademoiselle de Maran. Elle, plus que personne, devait m’instruire de ce que je voulais savoir, car elle recueillait avec empressement les bruits odieux qui nous concernaient.

Je me disposais à me rendre chez ma tante, lorsqu’on l’annonça.

En toute autre circonstance, cette visite m’eût été odieuse. Je remerciai presque le ciel de m’envoyer mademoiselle de Maran.