Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/12

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Pourtant, lorsque je vis l’air ironique et satisfait de ma tante, je regrettai le vœu que j’avais formé.

— Eh bien !… Eh !… — me dit-elle — qu’est-ce qu’il y a donc ? Du trouble dans votre ménage, chère petite ? Dans ce modèle des jolis ménages commodes et faciles ? On parle de tragédies… qui j’en suis sûre… ne sont que des comédies… heureusement.

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire, Madame ; à cette heure, je suis horriblement inquiète de M. de Lancry, je ne l’ai pas revu depuis la scène cruelle qui au moins aura fait tomber les calomnies dont M. de Lancry et moi nous étions l’objet.

— Qu’est-ce que vous dites donc là, ma chère petite ? vous croyez qu’elle a été d’un bon effet, cette scène à Tortoni ! Ah ça ! est-ce que vous êtes folle ?

— Je crois, Madame, que les honnêtes gens qui auront entendu M. de Lancry, prouver si nettement l’infamie de M. Lugarto, ne se feront plus l’écho de bruits encore plus ridicules qu’ils ne sont odieux ; si personne à l’a-