Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/20

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— C’est à vous faire enfermer — répéta ma tante.

— Je l’aime, Madame, je ne puis vous dire autre chose.

— Elle me fera perdre la tête avec ses devises de mirliton sur tous les tons : Je l’aime !!! je l’aime !!! je l’aime !!! Belle réponse ! Vous l’aimez, mais il vous a ruinée, mais il doit des sommes énormes à ce Lugarto, mais, du moment où celui-ci en exigera le paiement, vous serez réduite à la misère.

— Je partagerai cette misère avec Gontran, Madame…

— Mais il est déshonoré aux yeux du monde.

— Il ne l’est pas aux miens.

— Mais il vous méprise, mais il vous a laissée compromettre par ce Lugarto.

— Gontran est sûr de mon amour.

— Il en est si sûr qu’il ne vous aime pas.

— Mais je l’aime moi, Madame.

Je ne sais avec quel accent je prononçai ces derniers mots, mais mademoiselle de Maran frappa du pied et s’écria avec emportement :