Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/35

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agit d’après les ordres qu’il a reçus de M. le vicomte, en accourant prévenir madame qu’on nous poursuit.

— Mais qui nous poursuit ? mon Dieu !

— Je ne saurais le dire à madame, — répondit Fritz d’un air inquiet, en se baissant pour écouter.

En effet, pendant un de ces moments de profond silence qui coupent parfois le fracas de l’orage, nous entendîmes le bruit encore éloigné d’une voiture ; malgré l’escarpement de la côte, elle s’approchait assez vite…

— Les voilà les voilà… — dit Fritz presque avec frayeur.

Tout me fut expliqué : sans doute Gontran, dans la crainte que M. Lugarto ne découvrît sa retraite ou ne fût instruit de mon départ, avait ordonné à un homme sûr d’observer ses démarches. Cet homme avait vu partir M. Lugarto, il allait prévenir M. de Lancry que sa retraite était découverte, et m’avertissait en passant.

— Mon Dieu ! que faire ?… que faire ? — m’écriai-je.