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Le bruit de la voiture se rapprochait de plus en plus.

Elle arriva au haut de la côte ; n’ayant plus qu’à descendre, elle allait nous rejoindre.

— Que madame la vicomtesse n’aie pas peur, — me dit tout-à-coup Fritz. — J’ai un moyen… Postillon, attention à tes chevaux, et ventre à terre sans enrayer, tu t’arrêteras après avoir passé l’endroit dépavé où on a mis ces lanternes qu’on voit là-bas…

À peine Fritz avait-il parlé que la voiture partit avec une vitesse effrayante.

Elle ne roulait pas, elle bondissait sur cette descente rapide.

Il fallut aux postillons une adresse merveilleuse pour traverser la saine partie de la route, sorte d’étroit passage pratiqué à travers d’énormes monceaux de pavés, et seulement éclairé par trois lanternes posées sur des pieux.

Cet obstacle franchi, nous nous arrêtâmes.

Je regardai par le carreau du fond de la voiture ; Fritz sauta de son siège, courut aux lanternes et les éteignit.

Les postillons, tournant le dos à la partie