Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/39

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construction commode quoique bizarre de cette voiture.

En voyant les deux points lumineux qui la signalaient disparaître tout-à-coup… je poussai un cri déchirant, je mis ma main sur mes yeux… comme si j’avais assisté à l’effroyable catastrophe que je redoutais.

À ce moment, nos chevaux, arrivant au haut de la côte que nous avions gravie, trouvèrent un terrain plat et repartirent avec une nouvelle impétuosité.

En vain j’appelai les postillons, le bruit étourdissant des roues couvrait ma voix, ils ne m’entendirent pas ; je me rejetai dans le fond de la voiture avec désespoir…

Peu à peu, craignant de m’appesantir sur cette idée que M. de Mortagne était peut-être victime d’un épouvantable accident, je voulus me persuader, je me persuadai que je m’étais trompée.

D’ailleurs, il n’existait peut-être pas que cette seule voiture d’une forme particulière ; M. de Mortagne pouvait l’avoir vendue et M. Lugarto l’avoir achetée ; ainsi je calmai ou plutôt j’étourdis ma terreur… Je m’efforçai de