Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/42

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Adieu ! consolation, espoir de ma vie, pardonnez-moi les chagrins que je vous ai causés, et aimez-moi un peu. »

Quoique ce nouveau départ me contrariât beaucoup, je m’y résignai sans trop de chagrin, en songeant que le lendemain je reverrais M. de Lancry. D’ailleurs quelle joie pour moi ! Gontran réalisait mes secrètes espérances, il me promettait de vivre seul avec moi dans cette retraite.

J’étais depuis quelque temps témoins d’évènements si mystérieux que je ne pouvais m’étonner de cette nouvelle et soudaine absence.

— N’est-il pas venu dans la soirée un homme à cheval apporter à M. de Lancry des nouvelles très-pressées ? — demandai-je à cette femme.

— Non, madame, je n’ai vu personne.

— Appelez Fritz, à l’instant — lui dis-je au comble de l’étonnement.

M. le vicomte a donné ordre à Fritz de reconduire la voiture à Chantilly avec les chevaux, madame, car il n’y a pas de place ici pour la remiser ; il est déjà parti, il n’est pas seulement entré dans la maison.