Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/43

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— Comment, ce soir, un homme à cheval n’est pas arrivé de Paris ?

— Non, madame.

Qu’était devenu ce messager ? que voulait-il apprendre à M. de Lancry ?

Je commençais à être inquiète de me trouver dans cette maison isolée, avec des gens que je ne connaissais pas.

Je regrettais surtout de n’avoir pas Blondeau avec moi. Était-ce M. Lugarto qui me poursuivait ? En admettant cette hypothèse, j’étais à peu près rassurée ; sa voiture devait s’être brisée au milieu de la route, et il ne pouvait continuer son chemin ; mais si je m’étais trompée, mais si à sa place M. de Mortagne…

Cette pensée était affreuse, je ne voulus pas m’y appesantir.

La femme qui m’avait reçue me demanda si je voulais qu’elle me servît à souper. J’étais partie de Paris sans dîner… La fatigue m’accablait, je me décidai à manger pour reprendre mes forces.

Cette femme sortit.

Le salon où je me trouvais était meublé avec