Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/45

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longs et tristes gémissements. Au bout de quelque temps, je cédai à une violente fatigue morale et physique, mes paupières s’appesantirent malgré moi ; ne voulant pas encore céder au sommeil, je me levai brusquement, je fis quelque pas, et je m’approchai par hasard d’une porte qui devait communiquer dans une pièce voisine.

Fut-ce le vent ou un effet de mon imagination, il me sembla entendre un profond et douloureux soupir derrière cette porte.

Je me reculai vivement, j’eus peur…

Il me vint un vague pressentiment de quelque malheur.

Je vis un cordon de sonnette à l’un des côtés de la cheminée ; j’y courus, je l’agitai violemment…

Personne ne vint.

Je sonnai de nouveau et plus fort… personne ne vint.

Une troisième épreuve fut aussi vaine…

Épouvantée du silence de mort qui régnait dans cette maison, je me jetai dans un fauteuil, en cachant ma figure dans mes mains.

Alors il me parut qu’un engourdissement