Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/48

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— Causons… J’ai beaucoup de choses à vous apprendre. — Il tira de sa poche un portefeuille, qu’il posa sur une table. Asseyez-vous donc — ajouta-t-il — car ce sera long, et vous devez être fatiguée.

— Seigneur, mon Dieu ! ayez pitié de moi ! — m’écriai-je en tombant à genoux sur un fauteuil, et j’adressai au ciel une prière fervente.

M. Lugarto feuilleta son portefeuille, y prit quelques papiers et me dit, en me les montrant :

— Voici qui va bien vous étonner… Mais procédons par ordre.

Encouragée par la pieuse invocation que je venais d’adresser à Dieu, je me relevai, je restai debout, je jetai un regard assuré sur M. Lugarto, et je lui dis :

— Il y a un Dieu au ciel et j’ai des amis sur cette terre.

— Sans doute ; moi d’abord… Mais… si vous comptez aussi sur M. de Mortagne, vous avez tort ; sa voiture s’est brisée à la descente de Luzarches. Il est resté sur la place, à demi-mort.