Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/49

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— Il était donc vrai !… cette voiture qui nous poursuivait…

— C’était la sienne… Oh ! Fritz est un homme précieux… Je savais bien ce que je faisais en ordonnant à votre mari de le prendre…

Un moment atterrée par cette fatale nouvelle, je repris bientôt espoir en pensant que M. Lugarto ne pouvait être instruit du sort de M. de Mortagne.

— Vous mentez, Monsieur — m’écriai-je. — En admettant ce funeste événement, vous n’avez pu avoir aucun détail sur l’état de M. de Mortagne ; Fritz ne m’a pas quittée.

— Aussi n’est-ce pas Fritz, mais un des deux hommes à qui j’avais donné l’ordre de suivre votre voiture à une assez grande distance depuis votre départ de Paris, qui m’a appris cette bonne nouvelle… Sans être militaire comme ce cher Lancry, je sais l’utilité des arrière-gardes. Voyez si cela m’a servi !… S’apercevant que M. de Mortagne tâchait de vous atteindre, un de ces deux hommes est venu à fond de train prévenir Fritz, et moi ensuite ; l’autre suivant est resté à quelque distance de