Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/61

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on l’accueillit, et l’on convint d’un jour pour régler les affaires d’intérêt. Lorsqu’on en fut là, j’écrivis à Lancry de Brighton : sa réponse fut une demande de deux mille louis pour payer le juif, car l’échéance approchait ; il y avait prise de corps ; le créancier était impitoyable. Or, au moment de faire un mariage de cinquante mille écus de rentes, il eût été atroce pour Lancry d’être incarcéré, de voir ainsi avorter une si belle espérance.

La veille du jour du paiement arrive, j’avais tout calculé, l’anxiété de Lancry était horrible ; mais, ô miracle du ciel ! manne bienfaisante ! j’adressai à Gontran par la poste, mais sans lettre d’envoi, remarquez bien encore ceci, un bon de deux mille louis de moi, payable à vue sur mon banquier, et ne renfermant que ces mots comme d’habitude : Bon pour deux mille livres sterling. — Brighton. — Comte de Lugarto. — J’écrivais seulement un mot à Lancry pour lui dire que je quittais Brighton, et que je lui ferais plus tard savoir où je serais. Je m’étais arrangé de manière à ce que le bon arrivât le soir par la poste. J’avais donné à Lancry un valet-de-chambre de