Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/66

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cle qui vous proposait en mariage. Cela me ravit ; ma vengeance allait se doubler, j’allais disposer de deux existences au lieu d’une… Pour faire réussir ce beau projet conçu par mademoiselle de Maran et M. de Versac, je prêtai une centaine de mille francs à Lancry en avance d’hoirie sur votre dot, pour faire face aux dépenses imprévues et lui permettre de ne pas manquer cette belle affaire.

Le mariage se conclut. J’étais malade à Londres, sans cela je serais venu assister à la noce comme premier garçon d’honneur. Une fois rétabli, j’écrivis à Lancry qui savourait sa lune de miel à Chantilly… Je lui ordonnai de revenir à Paris sur l’heure, il vous ramena, je vous vis, je vous aimai, et je me mis dans la tête de vous posséder… Or, ce que je veux… je le veux bien. Je déclarai à votre mari que je vous ferais la cour, il s’y résigna en enrageant… Pourtant il comptait sur votre vertu et il avait raison… aussi m’avez-vous mis dans la nécessité de recourir comme on dit aux grands moyens. Vous savez le reste… jusqu’à la scène de l’autre jour à Tortoni… Sa mauvaise tête l’a emporté ; exaspéré par le méprisant accueil de