Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/67

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Madame, il a fait cette sortie, cette bravade ridicule à Tortoni… À deux heures du matin, il était chez moi, à genoux, pleurant, sanglotant, suppliant, demandant grâce pour vous et pour lui… Il rabâchait des galères… je me suis encore laissé attendrir, à ces conditions 1o Il fallait un duel, et j’étais trop nerveux pour en accepter un sérieux. Il serait donc convenu que nous serions censés nous être battus seulement avec des soldats pour témoins ; je serais encore censé avoir reçu un coup d’épée peu dangereux ; je me chargeais d’accréditer ce bruit ; ce qui s’est fait, et je passe pour un crâne… 2o Lancry devait immédiatement partir pour Londres où il est à cette heure. Avant son départ, sans que j’aie voulu lui dire dans quel but, je l’obligeai à vous écrire sous ma dictée la première lettre que vous avez reçue à Paris et qui vous a décidée à venir ici. Les autres lettres sont de moi, bien entendu, car votre mari n’est pas le seul qui sache contrefaire les écritures et faire des faux.

Je n’ai rien oublié, je crois… non… Maintenant qu’il vous reste encore un peu de connaissance, envisagez bien les conséquences de