Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/74

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— Vous allez maintenant, pauvre enfant, assister au jugement et à l’exécution de ce monstre…… — Et il se retournait vers M. Lugarto.

— Mais, monsieur, que prétendez-vous donc me faire ? Vous n’abuserez pas de votre force — s’écria celui-ci en étendant les mains d’un air suppliant.

— À genoux d’abord… à genoux… — lui dit M. de Mortagne d’une voix terrible ; et de sa main puissante, il prit M. Lugarto par le collet et le força de s’agenouiller rudement sur le plancher.

— Mais c’est un guet-apens… un abus de…

— Tais-toi — s’écria M. de Mortagne.

— Mais…

— Un mot de plus, je te bâillonne.

M. Lugarto, accablé, laissa retomber sa tête sur sa poitrine…

— Écoute bien — dit M. de Mortagne… — tu vas écrire à M. de Lancry que tu lui renvoies le faux qui peut le perdre : il m’est nécessaire qu’il croie que tu agis volontairement en lui rendant cette pièce, et que personne