Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/81

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sant un pas vers la porte, pendant que M. de Rochegune prenait des pistolets qu’en entrant il avait déposés sur la table.

M. Lugarto écumait de rage, et paraissait en proie à une lutte violente.

— Allons… viens… — dit M. de Mortagne en voulant l’entraîner, — viens… j’ai idée que je te tuerai… car Dieu est juste… Viens donc !

M. Lugarto se leva, fit un pas, mais la peur l’emporta sur le désir de venger son outrage ; il retomba affaissé sur sa chaise en disant à M. de Mortagne d’une voix altérée :

— Vous êtes un duelliste consommé ; vous voulez m’assassiner… Je…

— Alors écris donc… que tu es un lâche, ou je te brise les os ! — s’écria M. de Mortagne d’une voix terrible.

M. Lugarto courba la tête, reprit la plume, et continua d’écrire :

« Comme je suis aussi lâche que cruel… »

— Ouvre une parenthèse… — ajouta M. de Mortagne.

« (Et si lâche qu’après avoir été tout à l’heure souffleté par M. de Mortagne…