Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/82

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— Écriras-tu !

M. de Lugarto hésita encore. Il se décida.

« Qu’après avoir été tout-à-l’heure souffleté par M. de Mortagne, je n’ai pas eu le cœur d’accepter le duel qu’il daignait m’offrir…)

— Ferme la parenthèse.

« J’ai déclare et avoué les infamies que je viens d’écrire en tremblant de peur. — Je déclare aussi avoir fait tomber M. de Rochegune dans un guet-apens dont Fritz Muller, homme à mes gages, a été l’instrument, ainsi que le démontrera l’instruction qui va être provoquée par M. de Rochegune…

— Mais, — dit M. Lugarto en s’interrompant encore, — puisque je consens à tout… épargnez…

— Te tairas-tu !… Écris : « Fait, signé et déclaré vrai, sous l’empire de la terreur que les lâches de mon espèce ressentent toujours en présence des honnêtes gens courageux.

« Lugarto. »

Après avoir signé son nom, M. Lugarto jeta sa plume et cacha sa tête dans ses mains.