Page:Sue - Mathilde, tome 3.djvu/90

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France, ce que je ne fais pas maintenant je le ferai alors ; tu dois me connaître assez pour croire que je ne reculerai devant rien : moi et deux hommes déterminés, nous suffirons à cette exécution, et je saurai bien m’emparer de toi…

— Je vous promets de ne jamais revenir en France, tout est prêt pour mon départ, ma voiture viendra ici demain ; au point du jour je partirai pour l’Italie ; je voyagerai jour et nuit, jusqu’à ce que je sois sorti de France, je vous le jure — dit M. Lugarto dont les dents se choquaient de terreur.

— Mathilde, mon enfant, vous avez besoin de repos — me dit M. de Mortagne — votre femme de chambre est là, vous n’avez plus rien à craindre. Venez, Rochegune va rester avec ce misérable. Demain, lorsque vous serez plus reposée, je vous dirai comment nous avons découvert le mauvais dessein de cet homme.

Je suivis le conseil de M. de Mortagne, je me retirai dans la chambre qu’on m’avait préparée.

Bientôt je m’endormis d’un profond sommeil.