Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/101

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jusque-là comique et moqueuse, devint tout-à-coup digne, sévère ; elle dit à M. Sécherin :

— Douter de la vertu d’Ursule serait douter de la moralité de l’éducation et de la solidité de principes que je lui ai données. Monsieur Sécherin, il fallait que madame votre mère fût cruellement prévenue contre Ursule pour croire à une telle énormité… Vous savez que l’attachement ne m’aveugle pas, moi. Eh bien ! je vous suis et je vous serai toujours caution de la régularité d’Ursule ; quoique les apparences puissent être contre elle, ne les croyez jamais : les apparences !… car cette charmante enfant vous aime encore plus qu’elle ne vous le laisse voir.

— Ah ! Madame, il sera dit que vous me mettrez toujours du baume dans le sang ! — s’écria M. Sécherin — de ma vie je n’ai douté d’Ursule, je vous en donne ma parole d’honneur… mais j’en aurais douté que ce que vous me dites là détruirait mes soupçons les plus enracinés.

— Madame — dit Ursule — vous êtes trop bonne, trop indulgente.

— Pas du tout, je suis juste, je rends hom-