Page:Sue - Mathilde, tome 4.djvu/102

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mage au mérite, ça me fait tant de plaisir de vous trouver ainsi unis ! Vous n’avez pas d’idée comme ça me ravit de voir vos deux charmants ménages s’entendre si bien ensemble ; ça me touche à un point que je ne peux pas vous dire. Ce qui me plaît surtout de votre rapprochement, c’est de penser que tout cela n’est rien encore, et que plus vous irez, plus l’avenir resserrera vos liens : mais c’est-à-dire que vous finirez par faire une famille si étroitement unie et confondue qu’on n’y reconnaîtra plus rien du tout ; ça sera une manière de communauté, la confraternité dans le goût de Melimelo, d’Otaïti ou de l’âge d’or, où l’on n’avait à soi que ce qui appartenait aux autres, n’est-ce pas, mon bon monsieur Sécherin ?

— C’est vrai, Madame — dit-il en riant — seulement, moi et ma femme, nous y gagnons trop, à ce marché-là.

— Laissez-moi donc tranquille avec votre modestie, vous y gagnez trop ! Est-ce qu’on parle ainsi entre amis ? Est-ce que d’ailleurs chacun n’y met pas du sien ; n’êtes-vous pas comme frère et sœur avec Mathilde ? si Gontran regarde votre femme comme la sienne,